• La route

    La route

     

    Un sourire coûte moins cher que l'électricité,

    mais donne autant de lumière.

     

     

    A venir 

     

     

    La route
     

    de Guy Ruellot.

     

    *

     

    Pour bien écrire un roman,

     

    il faut du temps.

     

     *

     La Route

    Heureux les simples d’Amour,
    car le bonheur leur appartient

     
       La route lui parut immense. Il la reconnut à peine, même elle lui semblait de plus en plus familière. Il s'assit sur la borne, une des dernières qui restaient encore, de celles qui demeuraient fidèles à son passé.

    Le soleil s'offrait généreusement. Sa gourde se désemplissait. Il faisait si chaud, que tout autour devenait insupportable. Il devait économiser l'eau. Le prochain village semblait si loin et le vent se levait, lui donnant l’espoir d’un peu de pluie, à moins qu’il ne passe et ne se lasse. Parfois les orages ou même les simples averses ne s'arrêtent pas là où on le souhaiterait. On regarde passer les nuages, en soupirant, en espérant que les prochains s'arrêteraient juste au-dessus de soi.
      La route était déserte. Même les corbeaux ne la fréquentaient plus ! Il faut dire que l’asphalte n’invitait nullement à si attarder. Les cadavres d'animaux écrasés les jours passés se desséchaient sans même avoir été nettoyés.
      Sa destination restait inconnue, surtout de lui même. Aucune ne semblait attirer son attention. Ses pas le menaient, le guidaient, sans rien chercher. Sauf, peut-être …
    La route semblait longue jusqu’à l’horizon. Un but comme un autre qui lui ferait sans doute découvrir qui il était, où il allait. Que cachait ce long trait, si loin, trop loin peut-être ? Il ne le découvrirait que lorsqu'il s'étalerait à ses pieds. Par malchance et ennui, il reculait sans cesse. Le soleil l’accompagnait, posé sur ce fil comme un funambule sur son exploit. Ses yeux se fermaient de temps en temps, recherchaient une image, souvent.
      Autour de lui s’étirait le désert …
      La route est un long mystère qui s'étire et se resserre, silencieuse et mystérieuse. Il marchait en elle, sur elle, contre elle ! Il avançait, pour elle.